Les cours du baril de pétrole augmentent. Le Premier ministre français parle aujourd'hui de choc pétrolier. Des mesures sont prises pour éviter la faillite des agriculteurs, des pêcheurs et des transporteurs routiers. Que se passe-t-il ? Le choc que nous connaissons n'est pas de même nature que ceux de 1973 et de 1979. Cette fois-ci, il n'y aura plus de retour à un pétrole bon marché. La nouveauté de la situation actuelle tient, pour l'essentiel, à trois facteurs - géologique, économique et géopolitique - qui n'étaient pas présents jadis et qui contribuent à l'augmentation des prix du pétrole et, par propagation, de toutes les énergies. L'inflation contaminera tous les autres secteurs d'activités, sur tous les continents. Les conséquences de ce triple choc se feront d'abord sentir dans les secteurs des transports et de l'agro-alimentaire. Les modes de production et de consommation seront bouleversés par l'entrée dans l'ère de l'énergie chère, ce sera la fin du monde tel que nous le connaissons. Les premiers symptômes de cette redoutable épreuve pour l'humanité, la solidarité et la démocratie sont déjà là : hausse tendancielle inéluctable du prix des hydrocarbures, tensions internationales et guerres au Moyen-Orient. Dès la fin de l'année 2005, des pénuries et des black-out sont probables. A partir de 2006, notre civilisation n'aura guère d'autre choix que d'organiser la sobriété énergétique par la réduction de nos consommations dans tous les domaines. Les sociétés de sobriété sont le seul espoir de maintenir nos valeurs humaines et d'offrir un monde vivable à nos enfants.
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