Persister à déstabiliser les grands mécanismes de régulation écologique du monde comme cela est le cas aujourd'hui signerait la fin de l'aventure humaine. Pour écarter ce scénario, la solution passe par une transition écologique, solidaire et heureuse. Mais la détermination à vouloir collectivement cette transition viendra le jour où les artisans des sociétés industrielles admettront qu'elles butent sur des limites physiques d'une robustesse telle que toute prétention à les transgresser sous prétexte que l'innovation technologique l'autoriserait relève de la pure folie. Aujourd'hui, les scientifiques identifient des seuils de non-retour à éviter à tout prix et des « frontières planétaires » à respecter pour établir un périmètre de sécurité autour de ces seuils. Il s'agit de freiner et de réorienter au plus vite la machine industrielle avant qu'elle ne se casse les reins - et toute l'humanité avec elle - sur le mur physique, terrestre, biosphérique vers lequel elle fonce... désormais en toute connaissance de cause. Le problème immédiat n'est pas la pénurie de ressources, mais plutôt leur surabondance (accaparées au profit d'une minorité) alors que la Biosphère est incapable de tamponner les effets néfastes de ses rebuts. Pour contribuer à crever l'abcès d'un monde physiquement non durable en plus d'être injuste et triste, ce dossier donne des pistes pour amorcer un changement culturel massif. Comme toujours, ces solutions existent déjà et ne demandent qu'à être soutenues. Elles sont institutionnelles et individuelles, pratiques et organisationnelles, intelligentes et enthousiasmantes, souvent très simples... humaines avant tout.