La Bretagne est confrontée à une pression foncière consécutive à un accroissement démographique régional continu, au développement permanent de la périurbanisation, à une attractivité toujours plus forte du littoral. Ces évolutions entraînent une augmentation incontrôlée du coût du foncier. De cette situation résulte aujourd'hui un risque de remise en cause de la cohésion sociale et territoriale. Une politique foncière efficace et concertée est nécessaire. Cette politique relève à l'évidence de la compétence des collectivités territoriales locales : départements, établissements publics de coopération intercommunale, communes notamment. Cependant, le phénomène observé est largement partagé sur l'ensemble du territoire régional. Au moment où le Conseil régional, l'État, les autres collectivités locales et de nombreux acteurs, réfléchissent aux formes que pourrait prendre un futur établissement public foncier régional (EPFR), outil fonctionnel qui aura pour vocation d'assurer, pour le compte des collectivités, les prestations nécessaires à l'acquisition et au portage foncier, il est indispensable d'ancrer les missions d'un tel établissement dans le cadre d'une véritable stratégie foncière régionale. C'est pourquoi, la Commission "Aménagement et développement des territoires, environnement " du Conseil économique et social de Bretagne présente aujourd'hui cette étude qui a donc pour objet d'identifier ce que pourrait être, en Bretagne, une stratégie foncière régionale adaptée aux enjeux des politiques territoriales. L'une des difficultés rencontrées au cours de cette réflexion collective a été de constater que le foncier, bien que omniprésent (chaque homme se situe à l'aplomb d'une partie de la surface de la terre), bien qu'élément incontournable de tout projet d'aménagement et de construction, bien que contrôlé, géré, contraint... par un nombre impressionnant d'outils, d'acteurs, de politiques, de lois... reste globalement un inconnu. Ressource limitée par ses dimensions intrinsèques, le territoire physique n'est réellement perçu que lorsque les pressions qui s'y exercent deviennent insurmontables.
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