Louis Capet ci-devant Louis XVI, roi de France, est monté sur l'échafaud, le lundi 21 janvier 1793, peu avant dix heures vingt du matin. Ce sang royal répandu rend tout compromis impossible. La république doit " vaincre ou mourir ". La Convention en appelle à la nation : " Aux armes, citoyens ! Le danger est partout, aux frontières du pays comme à l'intérieur, où les différents partis se déchirent et bientôt s'entretuent. Pour un rien l'on devient suspect de traîtrise à la patrie. La loi des suspects remplit les prisons, la guillotine, ce " rasoir national ", menace tout un chacun. La Terreur est à l'ordre du jour. Le peuple, lui, a toujours faim. Les départements, la Vendée, la Provence, les villes se soulèvent. Mais à trop couler, le sang devient un fleuve emportant tous et toutes dans sa fureur. Marat, Danton, Robespierre, Montagnards, Jacobins, Girondins, Enragés et Indulgents, sont tour à tour acclamés, honnis, réhabilités, décapités. " La révolution est glacée. " En 1795 enfin, le Directoire proclame le temps de la Concorde, et l'on se prend à rêver à la réconciliation. Mais les dirigeants corrompus détournent les richesses, se vautrent dans le luxe. Et le peuple recommence à gronder : " Au moins, du temps de Robespierre on avait du pain ! " Les " ventres creux " appellent à la révolte face aux " ventres dorés et pourris ". Alors s'avance un jeune général auréolé par la gloire conquise en Italie, en Egypte. Il promet le retour à l'ordre. Par le coup d'Etat du 18 brumaire, il s'empare du pouvoir. Il se nomme Bonaparte. Il déclare : " Citoyens, la révolution est fixée aux principes qui l'ont commencée : elle est finie. "
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