Si elle représentait encore près de 40 % des emplois industriels bretons avec ses 57 000 salariés en 2010, la filière agroalimentaire soufre et son déclin actuel ne permet plus, contrairement aux dernières décennies, de compenser la perte d'emplois agricoles directs (qui représentent 5,3 % des emplois bretons contre plus du tiers en 1968). Aujourd'hui, le secteur agriculture-agroalimentaire ne pèse plus que 11 % des emplois bretons. Les inquiétudes concernant ce pilier de l'économie régionale sont anciennes chez les environnementalistes et certains économistes, et l'accélération des événements fin 2013 conduit la Bretagne toute entière à réinterroger un modèle de développement qui, à partir de la fin des années 60, a transformé des entreprises familiales en grands groupes agroalimentaires. Certes, la situation de ces salariés licenciés et agriculteurs en difficulté exige solidarité et réponses rapides, mais l'urgence ne doit pas tout exonérer d'une analyse profonde de cette catastrophe annoncée...