L’idée simple et pragmatique d’Une seule santé est que soigner les animaux améliore la santé humaine et croiser les réseaux de compétences entre médecines humaine et vétérinaire réduit les coûts d’intervention. L’Ecosanté étend ce principe aux écosystèmes : les soigner a aussi une incidence très positive sur la santé animale et humaine. L’intérêt croissant dont Une seule santé et l’Ecosanté bénéficient est dû aux maladies infectieuses émergentes ou réémergentes, surtout virales et bactériennes, à l’essor de la résistance aux antibiotiques et à celui des maladies auto-immunes, allergies et infections de l’intestin. En revanche, ces deux approches de la santé n’ont pas encore pleinement intégré l’empoisonnement des écosystèmes par la chimie. Lorsque cela sera le cas, un paradigme alternatif de santé publique encore plus fort émergera. La médecine moderne, comme tout le projet moderne, a cru pouvoir extraire l’humain de son substrat terrestre, écologique, social et culturel. Cette illusion est morte : l’être humain n’a pas été parachuté sur Terre, n’est pas sans lien avec son histoire et son évolution. Il n’est pas hors nature, déconnecté du non-humain : il est immergé dans le monde, en fait partie jusqu’au fond des os, ce que certaines cultures traditionnelles n’ont jamais perdu de vue. Puisque l’être humain appartient à part entière au règne animal et aux écosystèmes, cela veut dire que la santé des plantes et des autres animaux, des sols et de l’air, des rivières et des fleuves, des plaines et des montagnes, des mers et des océans influence sa propre santé.