L'humanité va-t-elle disparaître ? Les sociétés vont-elles trouver la force nécessaire pour agir ? Pour Aristote, les émotions servent à l'action et au jugement. A l'inverse, pour une autre tradition philosophique, les émotions sont à combattre. Pour Descartes, c'est la raison seule qui doit déterminer le jugement et l'action. Le philosophe australien Glenn Albrecht se range clairement du côté d'Aristote. Dans son ouvrage Les émotions de la Terre, il souligne le rôle clé de nos émotions pour comprendre et lutter contre les catastrophes écologiques en cours et pour faire advenir une nouvelle ère où la coopération serait au cœur des sociétés. Mais certains n’éprouvent même plus de sentiments face à la destruction de la nature. Pourquoi ? Pour le professeur de psychologie Peter Kahn, c'est tout simplement parce qu'ils ont oublié la nature... qu'ils n'ont jamais connue. Ce déficit de nature peut et doit être soigné explique l'inventeur du syndrome du même nom. Que faire ? Glenn Albrecht plaide pour de nouvelles émotions positives préparant la nouvelle ère du Symbiocène fondé sur la renaissance de la vie symbiotique dont la biophilie qu'analyse David Orr et la topophilie, l'amour pour les paysages, que décrit l'ethnologue Martin de la Soudière.