Depuis 1950, la population mondiale a doublé. Paradoxalement, la surface des terres cultivées pour la nourrir n’a augmenté que de 10 %. Ces terres subissent de très fortes pressions pour produire des aliments bon marché, et les sols s’en trouvent de plus en plus appauvris en nutriments. L’utilisation massive d’intrants (engrais et pesticides) n’est qu’un « pansement » qui tente de cacher les plaies profondes de l’agriculture intensive. Les pesticides de synthèse sont largement utilisés dans le monde entier depuis les années 1950. Au fi l du temps, ces produits chimiques ont envahi notre environnement, à la fois en raison de leur utilisation massive mais aussi, dans certains cas, de leur persistance. Certaines substances mettent en effet longtemps à se dégrader, si bien que des résidus de produits interdits il y a plusieurs dizaines d’années (comme le DDT et ses dérivés) sont encore présents dans l’environnement aujourd'hui. En raison de cette persistance, et des risques potentiels pour la faune et la flore, les recherches sur les impacts des pesticides se sont multipliées au cours des 30 dernières années (Köhler et Triebskorn, 2013). Désormais, il apparaît clairement que ces impacts sont variés et de grande ampleur. En outre, la compréhension scientifique des conséquences pour la santé humaine et des mécanismes d’action des pesticides ont rapidement progressé. Des études ont notamment mis en évidence des liens entre exposition aux pesticides et risques accrus de troubles du développement, de détériorations des fonctions neurologiques, de déficiences immunitaires voire de certains cancers.
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