Centre de ressources et de documentation de la Mce
Titre : | L'appel des forêts (2018) |
Type de document : | Article : texte imprimé |
Dans : | L'écologiste (n°52, juillet-septembre 2018) |
Article en page(s) : | pp. 23 Ã 32 |
Index. décimale : | FOR (Forêt) |
Catégories : | |
Résumé : |
En Ile-de-France, dans les cinquante forêts domaniales couvrant 75 000 hectares, dont les célèbres forêts de Rambouillet, Fontainebleau, Montmorency... l'Office national des forêts vient de mettre fin aux coupes rases d'ici 2024. Cette révolution ne va pas s'étendre au reste de la France car, selon l'ONF, il n'y aurait pas de demande ailleurs, de la part des habitants et des élus ! Rappelons que la sylviculture régulière habituellement mise en place consiste à semer ou planter des arbres sur une parcelle, à effectuer des coupes d'éclaircies puis, quelques décennies ou un à deux siècles plus tard, effectuer une coupe rase. Après avoir assuré depuis 50 ans qu'une autre gestion n'était pas possible, l'ONF la met en oeuvre : une sylviculture irrégulière, où les arbres sont de tous les âges, où la récolte ne se fait jamais par coupe rase mais par prélèvement d'arbres individuels. Cette sylviculture est plus sophistiquée mais pas moins productive - et permet le maintien de la continuité forestière. Elle traduit une toute autre approche de la forêt, à laquelle le chercheur Jacques Tassin nous introduit en nous invitant à abandonner notre anthropomorphisme pour mieux comprendre l'arbre et son milieu. Au plus haut niveau académique, le Conseil scientifique des Académies des sciences européennes (EASAC), sous la houlette du professeur Jaana Bäck de l'Université d'Helsinki, ouvre le débat sur ce que serait une bonne gestion forestière, basée sur la protection de la biodiversité. Ces mêmes académies des sciences européennes s'insurgent contre le remplacement à grande échelle des énergies fossiles par la biomasse forestière, qui aboutit à émettre davantage de gaz à effet de serre. Une bonne gestion forestière permet une récolte, qui elle-même permet une transformation : parquets, menuiseries, ameublement... Or, les règles mondiales du commerce actuelles permettent l'export massif de bois non transformés, ce qui menace toute la filière bois française alerte le président de la Fédération nationale du bois Philippe Siat. |